Intégrer les photographies au paysage urbain, au trottoir, au bitume, impose un déplacement symbolique du regard.
Les
photographies au sol peuvent être piétinées par les
passants. Volontairement ou involontairement, les portraits
symboliquement écrasés, peuvent donner lieu à un
malaise, à un questionnement sur cette pratique commune du
regard indifférent, compatissant, accusateur.
Le
pont c’est à la fois le mythe « si tu ne travailles
pas bien, c’est sous les ponts que tu dormiras », mais
c’est aussi une triste réalité de l’exclusion.
Le
pont a pour fonction de relier, de mettre en communication, c’est
l’une des ambitions de ce travail. Le pont n’est
qu’un lieu de passage et de flux, alors qu’il est parfois
un lieu de vie pour ces personnes.
Les
photographies au sol incitent les passants à s’y
arrêter, à faire une pause dans leur trajectoire sans
qu’une démarche personnelle initiale ne les y ait conduit.
Le passant a alors le choix de piétiner ou de regarder ces
photographies.
De « sous le pont », ils passent symboliquement à « sur le pont ».
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